L'histoire de l'Abbaye Saint-Vaast
La brasserie de l'Abbaye Saint-Vaast
Un texte majeur écrit sur la bière à Arras en 1394
Le Service de protection et d'évacuation des oeuvres d'art et des monuments
Fondée au VIIe siècle, à l'emplacement de l'oratoire de l'évêque saint Vaast, cette abbaye bénédictine est à l'origine de la ville médiévale d'Arras. A partir de 1750, les bâtiments conventuels sont entièrement reconstruits et sont un exemple grandiose de l'architecture religieuse classique. L'abbaye fut épargnée par la Révolution.
Mort à Arras le 6 février 540.
Saint Vaast est né dans le Sud-Ouest de la France et ordonné prêtre dans la région de Toul.
Après la victoire de Tolbiac (496), saint Vaast est chargé, par l’évêque de Toul, saint Ursus, de catéchiser Clovis et de le conduire à Reims afin de recevoir le baptême par saint Remi avec 3 000 de ses soldats.
Vers 500, saint Remi envoie saint Vaast, comme évêque à Arras. Il s’installe dans la cité antique où il accomplit plusieurs miracles. Il chasse notamment un ours, caché sous l’autel de l’église qu’il souhaite relever et lui intime l’ordre de quitter la région, ce que l’ours devenu obéissant, fait immédiatement.
Saint Vaast multiplie les établissements religieux dans la région jusqu’à son décès vers 540. Ses reliques, conservées à travers les siècles, sont encore aujourd’hui vénérées dans la Cathédrale d’Arras. (Les enfants d'Arras)
A lire :
Saint Vaast, de l’histoire à la légende, Laurent Wiart, Editions Le Joyel d’Arras, 2008.
L'article : Qui était saint Vaast ? Le regard des historiens par Agnès Graceffa, dans : Les Cathédrales d'Arras du Moyen Age à nos jours, sous la direction de Laurence Baudoux-Rousseau et Delphine Hanquiez, Atelier Galerie Editions, 2021.
L’abbaye Saint-Vaast d’Arras était un monastère bénédictin. La croix ancrée, associée à saint Benoît, est encore aujourd’hui gravée à de multiples endroits de l'Abbaye...
Retrouvez les autres croix ancrées ! Vous pouvez en observer trois autres depuis la Cour d'honneur, deux sur l'aile donnant sur le jardin de la Légion d'Honneur, une sur l'une des oeuvres des collections du Musée des Beaux-Arts.
L'histoire de l'Abbaye Saint-Vaast
Une Abbaye à l'origine de la ville
Une reconstruction totale au XVIIIe siècle
L'Abbaye dans la tourmente révolutionnaire et le XIXe siècle
L'Abbaye entre destruction et sauvegarde du patrimoine
Reconstruire l'Abbaye Saint-Vaast : le projet contrarié de Pierre Paquet
Les deux chapitres suivants sont développés à l'occasion de l'exposition Arras, la bière, notre or liquide présentée sur les grilles de l'Hôtel de Ville du 16 août au 5 septembre 2021.
La brasserie de l'Abbaye Saint-Vaast
L'Abbaye Saint-Vaast était un monastère bénédictin fondé en 667.
Au VIe siècle, la règle de saint Benoît (fondateur de l'ordre des Bénédictins) dicte aux moines l'obligation d'offrir le gite et le couvert aux voyageurs et aux pèlerins. La bière devient alors un symbole clé de leur hospitalité tout en constituant une source de revenu. La plus grande brasserie d'Arras au Moyen Age était celle de l'Abbaye Saint-Vaast.
L'une des activités principales des moines était la copie au scriptorium de manuscrits : la bible, livre d'heures, missel, psautier, chansonnier...
Ce manuscrit (psautier) écrit en latin et copié à l'Abbaye Saint-Vaast au XIIIe siècle décrit les activités agraires. (source : médiathèque municipale)
Dans les marges des manuscrits, apparaissent, à la fin du XIIIe siècle une foule de personnages, d'animaux, de chimères, aux formes et actions les plus inattendues... Qualifiés de "grotesques" ces dessins sont des licences que s'accordent les artistes en opposition à la sévérité du texte.
Et se demander si ce moine copiste n'avait pas dégusté trop de goudale !
Heures à l'usage de Troyes, calendrier et prière en français, XVe siècle - bréviaire du XVe siècle. (source : médiathèque municipale)
L'Abbaye Saint-Vaast est reconstruire au XVIIIe siècle. Sur les plans de reconstruction, la brasserie se situe dans les greniers de l'Abbaye. Ils seront bombardés lors de la Première Guerre mondiale et ne seront pas reconstruits.
Ce que devinrent les anciens greniers Saint-Vaast à la Grande Reconstruction
Un texte majeur écrit sur la bière à Arras en 1394
L'Eswart des goudaliers d'Arras
Ce règlement précise les bonnes pratiques de la fabrication de la goudale (bière forte ou bonne bière ; good ale en anglais. Ce terme est repris aujourd’hui pour une bière du Nord brassée depuis 1994).
Il indique par exemple que les goudaliers ne pouvaient brasser que deux fois par semaine.
La qualité de la bière est assurée par les eswarts (ou eswards), des inspecteurs et contrôleurs qui agissent pour le compte des corporations.
Première trace écrite conservée
"Que tout goudalier brassans goudale brassent et fachent leur goudale d'iaue et de grain sans y mettre quelque autre mixtion et que le grain soit boin, loial et marchant et qui fera contraire il encourra en amende de V sous parisis au proffit de leswart dudit mestier". (transcription : Mathieu Béghin)
Aujourd'hui, il existe une Ghilde des eswards cervoisiers, portée par l'association Les Amis de la bière. "C’est par la locution quelque peu énigmatique d’Eswards Cervoisiers que nous désignons les membres de la confrérie brassicole que supporte l’association."
Les origines arrageoises de la bière de Mars
Les sites internet évoquant l'origine de la bière de Mars rappellent que la première mention de sa fabrication est évoquée dans ce texte de 1394 conservé à la médiathèque d'Arras.
Cette bière est produite en quantité limitée à partir d'une variété d'orge semé au printemps et récolté en été. Elle est brassée au début de l'hiver.
La 1394, écrit "Mille 394" est une marque aujourd'hui déposée par la brasserie Saint-Germain à Aix-Noulette.
Aujourd'hui, la bière de l'Abbaye Saint-Vaast est brassée dans le respect de la tradition par la micro-brasserie arrageoise l'Arras'In. Dégustez-la sous le signe de l'hospitalité !
(L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, sachez apprécier avec modération)
Causé par une bombe incendiaire allemande, un incendie éclate au Palais Saint-Vaast le 5 juillet 1915. De l’aile gauche, il se propage à la Cour d’honneur. D’autres obus continuent de mettre le feu : la bibliothèque, le musée, les archives départementales sont la proie des flammes. Toitures et plafonds s’effondrent. L’incendie dure deux jours.
« Il est certain que les Allemands se sont acharnés sur lui avec l’intention de le détruire… »
Pierre Paquet, 18 avril 1923.
(Archives départementales du Pas-de-Calais, 20293/3, rapport de Pierre Paquet)
« Le tournant du conflit, quant à l’intégrité du palais Saint-Waast est à l’actif du mois de juillet 1915. En effet, à ce moment, l’artillerie impériale, cantonnée jusque-là aux obus conventionnels, bien que de gros calibre (150, 210, 380 et 420) pilonne la ville à l’obus incendiaire à partir du 3 juillet. »
Joseph Leleux, La Reconstruction du palais Saint-Waast après la Première Guerre mondiale, maîtrise d’histoire, 2000, p. 19.
La bibliothèque. Quelque cinquante mille volumes imprimés de la bibliothèque conservés depuis le VIIIe siècle, les collections de périodique, les catalogues et les fichiers sont perdus.
Un seul incunable parmi les 209 qu’elle conserve est sauvé des flammes.
Les manuscrits sont eux mis à l’abri à la Bibliothèque nationale le 21 août 1915.
« Elle brûle la merveilleuse bibliothèque des Bénédictins avec ses salles annexes et son vaisseau peut-être unique au monde. Sous les cuisantes caresses du feu, les riches lambris de chêne gémissent et se tordent. Sous la pluie des obus incendiaires, les parquets s’entrouvrent et flamboient. Elle croule dans le brasier cette galerie gracieuse qui, malgré son énorme poids de livres, paraissait si svelte, si légère. L’un après l’autre, chaque rayon, dévoré, y laisse tomber ses trésors, legs précieux d’un studieux et admirable passé. C’est en fait pour toujours des cinquante mille volumes de la bibliothèque, dont beaucoup avaient été feuilletés par les moines civilisateurs des Abbayes de Saint-Vaast, de Mont-Saint-Eloy, de Maroeuil, d’Auchy-lès-Hesdin. En les ouvrant, on pouvait se figurer vivre avec eux ; on se sentait transporté bien loin dans le temps et dans l’espace ; on planait dans une atmosphère plus haute et plus sereine, saturée de paix, de charité, de désintéressement, d’idéalisme. » 1
1 - Le Lion d’Arras, n° 25, 25 juillet 1916, extrait de l’article La « KULTUR » en face de la Science et de l’Art.
Les archives départementales. Dès l’installation du front près d’Arras, 1 000 mètres linéaires d’archives - les collections les plus précieuses - sont mises à l’abri dans des caves.
On déplore cependant la perte du gros des notaires d'Arras, de l'essentiel des archives des juridictions d'Ancien Régime, de nombreuses tables décennales, du début de quelques séries.
Après l’incendie du Palais Saint-Vaast, les collections sont transférées à Paris (Hôtel de Soubisse) et à Boulogne-sur-Mer où les archives départementales s’installent dans les annexes du musée de la ville.
Les évacuations dureront jusqu’en avril 1918, vers Saint-Josse-sur-Mer et Chambord.
Le musée. Des toiles (peintures anciennes et tableaux de l’Ecole d’Arras) sont sauvées par des agents de la police auxiliaire, des gendarmes et avec notamment le concours de Victor Leroy, membre de la commission du musée (il sera maire d’Arras de 1919 à 1922).
Au final, trois cents tableaux, deux cents sculptures et trois cents céramiques sont sauvés. Des œuvres sont mises à l’abri dans les caves du Palais Saint-Vaast ; d’autres le sont à Paris et à Toulouse.
Plus de la moitié des collections du Musée des Beaux-Arts est détruite : le musée d’Arras est un musée martyr.
6 mars 1918. (source : Ministère de la Culture, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, dist. RMN-GP)
(source : Archives départementales du Pas-de-Calais)
Le Service de protection et d'évacuation des oeuvres d'art et des monuments
Il est créé par l'administration des Beaux-Arts. Fernand Sabatté en est nommé chef en mai 1917, pour Arras et tout le front nord.
Les caves de l'Abbaye Saint-Vaast sont un lieu de dépôt pour entreposer des objets d'art.
« Afin de mettre définitivement à l’abri les œuvres estimées les plus précieuses, sont également organisées des évacuations lointaines vers Paris puis Toulouse. Le 19 août 1915, un mois après l’incendie, un premier convoi composé de deux camions part pour Paris. Une carte postale immortalise l’instant : un camion dans la cour d’honneur en ruine et des tableaux emballés par des gardiens du musée aidés par des militaires. Une liste manuscrite (conservée au musée) mentionne que 240 tableaux sont remis au Louvre. Ils sont en réalité entreposés dans des salles de l’Ecole du Louvre. […] En juillet 1916, un an après l’incendie, un second convoi arrive à Paris avant de rejoindre un des dépôts situés à Toulouse. Ce convoi transporte des œuvres du musée mais aussi des débris provenant du palais Saint-Vaast : éléments décoratifs du bâtiment retrouvés lors du déblaiement des gravats, réalisé avec d’infinies précautions. Toulouse centralise en effet les archives et les œuvres d’art provenant du Pas-de-Calais. L’église des Jacobins, aménagée comme un des lieux de dépôt, accueille ainsi pendant la guerre des œuvres des musées d’Arras et de Saint-Omer. » 1
1 - L’Abbaye Saint-Vaast dans la tourmente de la Grande Guerre, page 57
(source : Albums Valois / La Contemporaine)
Courrier de Fernand Sabatté faisant état d'un pillage des salles de dépôt des oeuvres d'art. (source : médiathèque municipale, dossiers de la Mission militaire française)
La loi du 17 avril 1919, officiellement loi sur la réparation des dommages causés par les faits de la guerre, dite « Charte des sinistrés » impose de reconstruire les monuments historiques à l’identique (l’abbaye Saint-Vaast avait été classée en 1907).
Le chantier de reconstruction est immense : les toitures, les plafonds, les planchers sont détruits, les façades des deux ailes sont durement touchées, tout comme le cloître et la cour du puits.
Pierre Paquet a pour principe de vouloir conserver les témoignages du passé ; il va consolider les murs encore debout. Dans son souhait de restituer l’abbaye dans son état antérieur au conflit, il va s’appuyer sur des photographies, des moulages d’éléments. Secondé par Paul Decaux, il livre ses premiers plans en 1919. Mais son projet de reconstruction à l’identique s’infléchit face aux lenteurs des travaux et pour des raisons budgétaires, et tend vers une restauration plus fonctionnelle.
La grande bibliothèque des moines ne sera pas refaite : la nouvelle bibliothèque répondra aux exigences de modernisation des usages.
Les premières salles du musée sont terminées en 1927 ; l’entrée se fait désormais par la cour d’honneur.
Les plans intérieurs s’adaptent aux nouveaux services à loger (cadastre, chambre d’agriculture, chambre de commerce et d’industrie, service des assurances sociales, des Anciens combattants, des PTT, cour d’assises (projet finalement abandonné).
Comme pour les autres monuments reconstruits à l’identique, le béton armé est utilisé.
L’abbaye Saint-Vaast s’ouvre sur la ville : Pierre Paquet fait tomber les greniers de Saint-Vaast ainsi que les murs d’enceinte encore existants et les remplace par des grilles.
(collection Jean-Claude Leclercq)
1937. (source : Ministère de la Culture, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, dist. RMN-GP)
Une reconstruction à l’identique ? Joseph Leleux, dans son mémoire de maîtrise, détaille :
« A l’extérieur, le palais était, avant 1914, enfermé derrière de hauts murs d’enceinte sur toutes ses faces ou presque : le jardin Saint-Waast était ouvert sur ses côtés nord (cathédrale) et Sud (future rue Paul-Doumer). De plus, les Greniers de Saint-Waast s’élevaient à l’est de l’édifice. A la fin de la reconstruction, les abords est et sud-est du palais sont considérablement bouleversés. En effet, en 1934, les Greniers et les murs de la partie est sont rasés. Ils font place à des grilles transparentes et à des jardins paysagers qui modifient considérablement la perception du palais de l’extérieur.
De plus, les toitures sont également modifiées, bien que légèrement. Ceci est plus particulièrement visible à l’extrémité sud-ouest de l’aile ouest. Le pavillon était avant-guerre couvert sur ce pan d’une toiture « à la Mansart » (à pan brisé). La Reconstruction ne restitue pas cette différence dans les toitures. Celles des conciergeries sont pour leur part encore plus radicalement modifiées. Un toit-terrasse en béton remplace une toiture plus conventionnelle en ardoises et en zinc détruite par l’incendie de 1915.
Dans la cour du cloître, le remplage des oculi de la galerie des Ambulades est lui aussi modifié.
Ensuite, les persiennes qui garnissaient toutes les ouvertures ne sont pas restituées au prétexte qu’elles n’étaient pas anciennes.
Puis les fermetures des passages aboutissant sur les milieux des côtés est et ouest de la cour d’honneur sont transformées. Celle du passage de l’aile ouest, en fait un passage borgne, autrefois constitué d’une simple porte charretière de bois semble disparaître sans laisser de traces. Le passage d’en face, qui menait à la cour des Greniers de Saint-Waast était pour sa part clos d’une grille en ferronnerie d’un dessin et d’une qualité fort médiocres, vraisemblablement d’époque XIXe siècle. [...]
Enfin, les lucarnes et les terrassons, autrefois en bois et plomb puis zinc, sont reconstruits intégralement en béton armé.
[…] Toute la charpente (fermes) et les éléments porteurs (solivage) autrefois en bois sont remplacés par du ciment armé. Cette technique de charpentes en ciment/béton armé fut très utilisée lors de la Reconstruction, pour les toitures de grande ampleur [...]. »
Leleux Joseph, La Reconstruction du palais Saint-Waast après la Première Guerre mondiale, maîtrise d’histoire, 2000, p. 51 et 52
La nouvelle bibliothèque. Elle bénéficie d’une surface d’environ 900 m2. Le fonds reconstitué s’ouvre aux ouvrages traitant des progrès techniques et scientifiques ainsi qu’aux arts mécaniques. Cette reconstitution se fait par de nouvelles acquisitions mais aussi par des dons d’institutions et de particuliers, de bibliothèques françaises, de villes étrangères (Newcastle, marraine d’Arras, de l’université de Louvain…)
La bibliothèque ouvre en 1930 ; elle se dote en 1937 avec le soutien de L’Heure joyeuse d’une section enfantine…
Georges Besnier succède à Pierre Flament en tant qu'archiviste départemental le 1er décembre 1919. Il doit rapatrier les collections éparpillées aux quatre coins de la France, reconstruire un nouveau dépôt.
La reconstitution des actes d'état civil détruits est actée dès le 9 juin 1922.
Un nouveau dépôt "moderne et à l'abri de l'incendie" est construit place de la Préfecture et ouvre le 1er juillet 1925.
6 septembre 1879 : naissance de Georges Besnier, archiviste du Pas-de-Calais de 1919 à 1951
La volonté est de reconstituer les lignes de force de la collection existante avant le conflit.
La nouvelle collection d’histoire naturelle est ornithologique avec l’acquisition en 1928 de la collection d’Alfred Vaucher, complétée en 1946 par un legs d’un collectionneur local. Cette politique d’acquisition est soutenue par le photographe renommé Joseph Quentin, par ailleurs taxidermiste.
Le musée reçoit en 1931 le dépôt de 95 objets du musée Guimet (arts asiatiques) ; en 1933 il achète la collection de porcelaines de Tournai de Léon Motte ; en 1959 il s’enrichit de pièces du musée des Arts décoratifs.
L’art contemporain fait son entrée dans les collections du musée en 1926 avec le tableau Femme à la grappe noire de Henry Caro-Delvaille.
En 1930 une salle monumentale spécifique créée par Pierre Paquet reçoit sept toiles du peintre Gustave-Louis Jaulmes. Représentant les mois d'avril à octobre, elles étaient le décor pour la salle à manger d'honneur de l'Exposition des arts décoratifs et industriels à Paris en 1925.
Si le parti pris était de revenir aux collections d’avant les destructions, l’art caractéristique des années de la Grande Reconstruction dessine la nouvelle identité du musée.
Les Mays de Notre-Dame de Paris
En 1938, sous l'impulsion du conservateur du Louvre René Huyghe, le Louvre dépose au musée des Beaux-Arts quatorze Mays. C'est une forme de réparation et le signe de la solidarité nationale.
Le salon à l’italienne qui accueille le visiteur du musée est l’œuvre de Pierre Paquet ; avant le conflit, l’entrée se faisait côté jardin.
Ce vestibule d’entrée témoigne d’une recherche d’apparat : ouvert sur le premier étage par une balustrade intérieure, il ménage d’amples proportions et des jeux de points de vue.
Au rez-de-chaussée, des visages appelés mascarons, féminins et masculins, ornent les fausses consoles des angles et symbolisent les quatre saisons. La déesse Flore représente le printemps. Cérès, déesse de l’agriculture et des moissons portant des épis de blé figure l’été, et bacchus, coiffé de grappes de raisins, symbolise l’automne. Enfin, l’hiver est représenté par Vulcain ou Saturne, homme barbu d’âge mûr.
Caractéristique des années 1720 – 1760, ce décor de style rocaille associe lignes courbes apparentées à des feuilles, guirlandes végétales, coquilles, volutes et paniers de fleurs, comme en témoigne l’opulent décor du plafond ou la grille ouvragée en fer forgé de l’étage supérieur. 1
1 - d'après un panneau d'exposition du musée
Les deux premières photos d’époque, source : Section photographique de l’armée / bibliothèque numérique de Lyon - Troisième photo d'époque : la cour d’honneur, 8 août 1915 (source : ECPAD)
Ancien corps de logis épiscopal et jardin de l’évêché, aile orientale du de l’abbaye Saint-Vaast. Nous observons trois mascarons. Les seuls de l’abbaye ? - Ancien évêché, la chapelle, aujourd’hui le réfectoire du Musée - Ancien évêché, le cloître. (photo d’époque, source : Section photographique de l’armée / bibliothèque numérique de Lyon - médiathèque municipale d'Arras)
Reconstruire ou reconstituer : l’abbaye Saint-Vaast ou la renaissance des institutions culturelles de la ville d’Arras, par Laurent Wiart. (à 1h 11’ 45)
La porte monumentale de l’abbaye Saint-Vaast n’a pas été touchée par les bombardements. Elle fut édifiée par l’architecte départemental et diocésain Firmin Epellet (1807 - 1889) ; les sculptures sont l’œuvre des frères Duthoit, ornementalistes. (photo d’époque, source : Section photographique de l’armée / bibliothèque numérique de Lyon)
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